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« Peut-on modéliser la persécution ? Apports et limites des approches quantifiées sur le terrain de la Shoah », Annales. Histoire, Sciences sociales, 2018 (paru en 2020), 73(4), p. 923-957 (avec Claire Zalc)
Disponible en ligne sur HAL-SHS : https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-02902875
Résumé : L’objectif de cet article est de proposer un examen détaillé des apports et des limites de la modélisation en histoire à partir du cas de la Shoah. Il s’appuie sur une enquête qui a permis de reconstituer les « trajectoires de persécution » des 992 Juifs de Lens pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 527 seulement ont survécu à la Seconde Guerre mondiale. 491 ont été arrêtés, 468 ont été déportés et 449 ont été exterminés. Les données prosopographiques sont utilisées ici pour répondre à une question simple : est-il possible de modéliser la persécution ? En d’autres termes, est-il possible de construire une représentation simplifiée mais heuristique des processus causaux complexes qui ont déterminé les chances de survie face à la persécution nazie à partir de données standardisées sur un nombre relativement important d’individus ? Pour répondre à cette question, l’article discute les apports et les limites d’une succession de méthodes quantifiées : celles qui s’inscrivent dans ce qu’Andrew Abbott appelle le « programme standard » des sciences sociales mais aussi l’analyse des réseaux et l’analyse séquentielle. Pour chacune d’entre elle, nous montrons leurs apports et leurs limites, en discutant plus particulièrement les manières de rendre compte à la fois des interactions entre les individus et de l’historicité des comportements et des processus déterminant ces chances de survie. Les tentatives de modélisation à partir de données historiennes apportent ainsi de véritables renouvellements de connaissances, notamment lorsqu’on les mène de manière cumulative sur une même enquête. En passant d’une logique de propriétés individuelles à une logique de trajectoires interconnectées, ces approches permettent de mieux comprendre les interactions sociales et locales, et offre ainsi des perspectives stimulantes pour la microhistoire de l’Holocauste.
“Teaching Quanti. Lessons from French Experiences in Sociology and History”, Bulletin of Sociological Methodology/Bulletin de méthodologie sociologique, 2017, n° 136 (avec Claire Zalc).
Disponible en ligne en anglais : http://pierremerckle.fr/wp-content/uploads/2011/01/Mercklé-Zalc-2017-Teaching-Quanti.pdf.
Résumé : Le principal objectif de cet article est de proposer une réflexion à deux voix, celle d’un sociologue et celle d’une historienne, sur les différentes conceptions possibles de l’enseignement des méthodes quantitatives dans les sciences sociales. Les historiens et les sociologues, en France comme aux Etats-Unis, et qu’ils soient encore étudiants ou déjà chercheurs confirmés, sont souvent confrontés à la nécessité de recourir aux méthodes quantitatives. Mais quelles sont celles qui sont favorisées en France, et en quoi diffèrent-elles de celles qui sont utilisées ailleurs ? Et comment enseigner ces méthodes ? Dans des contextes très différents selon la discipline, marqués par la crise du quantitatif en histoire dans les années 1980, et par une très forte domination des approches économétriques dans la sociologie américaine, quelles sont les directions prises par le regain d’intérêt actuel pour les méthodes quantitatives en France ? L’analyse des pratiques pédagogiques expérimentées dans différentes disciplines nourrit une tentative de réponse à ces questions qui permet d’esquisser des pistes pour une promotion raisonnée d’usages réflexifs des méthodes quantitatives en sciences sociales.
« Les enquêtés mentent-ils ? Incohérences de réponse et illusion biographique dans une enquête longitudinale sur les loisirs des adolescents », Revue française de sociologie, 2015, vol. 56, n° 3, p. 561-591 (avec Sylvie Octobre).
Disponible en ligne en français : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2015-3-page-561.htm, et en anglais : https://www.cairn-int.info/article-E_RFS_563_0561–do-survey-respondents-lie.htm.
Résumé : Il est d’usage de considérer que les enquêtes longitudinales permettent de réduire, dans la saisie des transformations des pratiques et des représentations à l’échelle des biographies individuelles, les biais liés aux difficultés de remémoration et à « l’illusion biographique » auxquelles exposeraient les enquêtes rétrospectives. Dans cet article, nous proposons de prendre ces biais comme objets de recherche à part entière, et d’engager une discussion des apports et des limites des approches longitudinales, sur la base des résultats de l’enquête « Univers culturels des enfants et des adolescents » (Ministère de la Culture et de la Communication, 2002-2008), à partir d’une analyse des « incohérences » des réponses successives données par les adolescents aux questions sur leurs sorties culturelles. Souvent traitées comme des erreurs à corriger, ces « incohérences » sont pourtant pleinement redevables d’une analyse sociologique, qui permet de montrer comment elles s’inscrivent au cœur des processus de construction des biographies individuelles.
“Detecting Global Bridges in Networks”, Journal of Complex Networks, 2015 (avec Pablo Jensen, Matteo Morini, Marton Karsai, Tommaso Venturini, Alessandro Vespignani, Mathieu Jacomy, Jean-Philippe Cointet et Eric Fleury).
Disponible en ligne en anglais : http://arxiv.org/pdf/1509.08295v2.pdf.
Résumé : The identification of nodes occupying important positions in a network structure is crucial for the understanding of the associated real-world system. Usually, betweenness centrality is used to evaluate a node capacity to connect different graph regions. However, we argue here that this measure is not adapted for that task, as it gives equal weight to “local” centers (i.e. nodes of high degree central to a single region) and to “global” bridges, which connect different communities. This distinction is important as the roles of such nodes are different in terms of the local and global organisation of the network structure. In this paper we propose a decomposition of betweenness centrality into two terms, one highlighting the local contributions and the other the global ones. We call the latter bridgeness centrality and show that it is capable to specifically spot out global bridges. In addition, we introduce an effective algorithmic implementation of this measure and demonstrate its capability to identify global bridges in air transportation and scientific collaboration networks.
“Trajectories of the Persecuted during the Second World War: Contributions to a Microhistory of Holocaust”, in Blanchard Philippe, Bühlmann Felix et Gauthier Jacques‐Antoine (dir.), Advances in Sequence Analysis: Theories, Methods and Applications, New York, Springer, 2014, pp. 171-190 (avec Claire Zalc).
Disponible en ligne en anglais : http://pierremerckle.fr/wp-content/uploads/2011/01/Mercklé-Zalc-2014-Trajectories-of-Persecuted.pdf
Résumé : The application of prosopographical methods to the study of the Holocaust remains fairly uncommon, especially in France. In this chapter, we draw on a survey that allowed us to reconstruct “trajectories of persecution” through the Second World War, in order to discuss the difficulties and possible benefits of sequence analysis in this investigation on a cohort of about a thousand people identified as Jews and residing in Lens at the beginning of the War. Our attempts to “model” persecution and its effects on their trajectories raised a certain number of methodological issues, mostly dealing with the linearity of the causal schema implied by our approach: is it appropriate to reduce choices made under tragic circumstances to their social determinants? To conceptualize our data as “trajectories of persecution” seems to offer interesting prospects for overcoming some of these difficulties. By moving from a logic of properties to a logic of sequential states, and from a logic of causes to a logic of paths, we describe, order and interpret the plurality of trajectories, yet without abandoning quantification.
« As ciências sociais francesas diante das reformas do ensino » (« Les sciences sociales françaises face aux réformes de l’enseignement »), Revista Brasileira de Sociologia, 2014, vol. 2, n° 3, p. 39-54.
Disponible en ligne en portugais : http://www.sbsociologia.com.br/revista/index.php/RBS/article/view/60/35
Résumé : L’article concentre son attention sur un point souvent négligé dans les analyses de l’histoire du développement historique des sciences sociales en France: l’enseignement. Prenant comme référence l’ambition qui a motivé l’exercice de la recherche et de l’enseignement des sciences sociales soit à l’université, soit dans le secondaire: celle de la citoyenneté politique et sociale éclairée par un professionnel critique. L’analyse des changements proposés pour le secondaire révèle que cette conception d’enseignement a été menacée par l’élaboration de propositions calculées sur l’utilitarisme au détriment de sa dimension critique.
« La « découverte » des réseaux sociaux. À propos de John A. Barnes et d’une expérience de traduction collaborative ouverte en sciences sociales », Réseaux, 6/ 2013 (n° 182) , p. 187-208.
Disponible en ligne : http://www.cairn.info/revue-reseaux-2013-6-page-187.htm
La traduction de l’article de Barnes : http://www.cairn.info/revue-reseaux-2013-6-page-209.htm
Résumé : Six décennies après sa parution initiale, une expérience inédite de traduction collaborative ouverte permet enfin de découvrir en français le fameux article dans lequel l’anthropologue britannique John A. Barnes avait été un des premiers, sinon le premier, à mobiliser la notion de « réseau social ». Dans un premier temps de cette présentation, nous voudrions donner quelques indices du rôle que l’article de Barnes a joué dans le développement de l’analyse des réseaux sociaux, et dans un second temps il s’agit de proposer une restitution synthétique des enjeux et des conditions de cette expérience inédite de traduction collaborative, en réseau justement, qui a permis de rendre désormais ce texte beaucoup plus facilement accessible à la communauté francophone des sciences sociales.
« La stratification sociale des pratiques numériques des adolescents », RESET. Recherches en sciences sociales sur Internet, n° 1, 2012, pp. 25-52 (avec Sylvie Octobre)
Disponible en ligne : https://journals.openedition.org/reset/129.
Résumé : La révolution numérique ne semble pas avoir changé les liens étroits entre position sociale d’une part, et dotation en équipements, détentions de compétences, intensités d’investissement dans les loisirs culturels, types d’usages et de préférences d’autre part. Malgré l’apparente généralisation des technologies numériques, d’importantes inégalités subsistent en matière aussi bien d’équipement des foyers en ordinateurs, que d’accès et d’usages de l’Internet. Qu’en sera-t-il des générations nées avec le numérique, qui ont été enfants et adolescents dans les années 2000 ? Nous nous proposons d’apporter des éléments de réponses à partir des résultats de l’enquête longitudinale sur les pratiques culturelles et de loisirs des enfants et des adolescents réalisée à l’initiative du Ministère de la Culture : 4000 enfants entrés en CP en 1997 et ayant grandi dans la décennie 2000, entre la généralisation du téléphone portable et celle des réseaux sociaux en ligne, ont été interrogés tous les deux ans par questionnaire sur leurs loisirs, leurs pratiques culturelles et leurs goûts entre 2002 et 2008. En nous concentrant sur les relations entre les pratiques numériques (en termes de fréquences et types d’usages) de cette génération d’adolescents et leurs transformations d’une part, et les équipements et les pratiques des parents d’autre part, nous entendons discuter l’idée d’un rapport unifié des adolescents à la culture numérique, et en proposer un tableau qui tienne mieux compte à la fois de la complexité et de la diversité des usages, et des clivages sociaux qui continuent de les traverser, ainsi que de la recomposition de ces clivages avec l’avancée en âge chez les filles et chez les garçons.
« Who’s Responsible for the Disappearance of Social Classes? », Bulletin of Sociological Methodology/Bulletin de Méthodologie Sociologique, Volume 116, Issue 1, October 2012, p. 67-75
Disponible en ligne (preprint) :
http://pierremerckle.fr/wp-content/uploads/2011/01/Merckle-2012-Social-Classes-Preprint.pdf
Cet article est une traduction en anglais d’un billet paru inialement en français ici :
http://pierremerckle.fr/2011/10/qui-a-fait-disparaitre-les-classes-sociales/
« Comment enseigner les réseaus sociaux ? Par l’enquête ! », Idées économiques et sociales, n° 169, septembre 2012, pp. 30-36
Cet article est une version imprimée d’une billet initialement publié ici :
http://pierremerckle.fr/2011/10/comment-enseigner-les-reseaux-sociaux-au-lycee-par-lenquete/
« Mesurer les inégalités ? Pas si simple », Les chantiers de l’IDIES, n° 24, septembre 2012, 5 pages
Disponible en ligne : http://www.idies.org/public/Publications/idies_note24_BAT.pdf
Cet article est une version plus courte d’un billet initialement publié ici :
http://pierremerckle.fr/2012/06/les-inegalites-scolaires-ont-elles-diminue/
Résumé : Les différentes mesures des inégalités sociales produisent des résultats parfois contradictoires. Démonstration avec le cas des inégalités d’obtention du baccalauréat.
« Une enquête inédite », Sciences Humaines, n° 2226S, mai 2011, p. 29-33 (avec Nathalie Berthomier, Christine Détrez, et Sylvie Octobre).
Disponible en ligne : http://www.scienceshumaines.com/une-enquete-inedite_fr_27072.html
« La transmission culturelle : quelques éléments de réflexion à partir d’une enquête longitudinale sur les pratiques culturelles des adolescents », Recherches familiales, n° 8, janvier 2011 (avec Nathalie Berthomier, Christine Détrez, et Sylvie Octobre)
Disponible en ligne : http://www.cairn.info/revue-recherches-familiales-2011-1-page-71.htm
Résumé : Outil conceptuel de « situation » des individus dans l’espace social, la notion de capital culturel comporte à la fois une dimension matérielle (faite de biens culturels possédés en propres ou mis à disposition dans l’environnement familial), mais également une dimension immatérielle, incorporée cette fois dans les individus, sous la forme de dispositions, d’un « habitus ». C’est pour rendre compte de la transmission et de l’accumulation de ces ressources que la métaphore de l’héritage et de la transmission est généralement mobilisée en sociologie de la culture. Si ses vertus heuristiques sont incontestables, elle doit cependant être utilisée avec précaution, en raison de la complexité des processus de formation et de transformations des dispositions en matière de comportements culturels : c’est ce que nous nous proposons de montrer, à partir d’un certain nombre de réflexions suscitées par l’analyse des premiers résultats d’une grande enquête longitudinale sur les transformations des comportements culturels des enfants et des adolescents, réalisée entre 2002 et 2008 par le Ministère de la Culture et de la Communication.
« Morts en séries : représentations et usages des cadavres dans la fiction télévisée contemporaine », Raison Publique, n° 11, décembre 2009, pp. 229-246 (avec Thomas Dollé)
Disponible en ligne : http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_textes_2009_raison_publique.pdf
« De la “Police des Découvertes” de Fourier au “Ministère de l’Expérience” de Considerant : l’utopie sociétaire aux sources de l’ingénierie sociale et de l’expertise ? », Australian Journal of French Studies, vol. XLIII, nr. 3, 2006
Disponible en ligne : http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_textes_2006_ajfs.pdf
Résumé : Après les échecs des expérimentations phalanstériennes des années 1830, l’Ecole sociétaire de Charles Fourier avait été le théâtre de l’affrontement entre ceux — les « réalisateurs » — qui entendaient poursuivre l’expérimentation, et ceux qui s’étaient ralliés derrière Victor Considerant à une orthodoxie qui visait d’abord la poursuite de l’oeuvre de propagande théorique, et ne concevaient la « réalisation » que comme l’aboutissement d’un expérimentalisme d’Etat, encadré par la puissance publique. L’analyse, dans cet article, vise à montrer les voies, en grande partie méconnues, empruntées au milieu du XIXe siècle par cette tentation de l’expérimentalisme d’Etat, depuis la mise en œuvre au sein de l’Ecole sociétaire, à partir du début des années 1840, d’une « stratégie de l’expertise » inspirée de la proposition de Fourier d’une « Police des découvertes » destinée à remédier à ce qu’il appelait « l’anarchie scientifique », jusqu’à son aboutissement : la proposition, formulée par Victor Considerant à l’Assemblée constituante en 1849, de création d’un « Ministère de l’expérience ». L’article montre finalement comment le rejet de cette proposition, puis le délitement de la Seconde République, conduisit à un renversement de la doctrine tel que Victor Considerant devait finalement considérer que « « Les progrès des sciences n’ont jamais été décrétés par la loi », et tel qu’il engagea alors l’Ecole sociétaire dans la voie de « l’expérimentation activiste » et l’aventure phalanstérienne de Reunion (Texas) dans la seconde moitié des années 1850. L’étude de ces deux décennies du mouvement fouriériste permet de souligner à quel point l’élaboration de la « science sociale », aux temps de l’Ecole sociétaire, était indissociable d’une volonté de transformation de la société, et réciproquement à quel point la volonté de transformation sociale était pensée dans les termes d’une démarche scientifique expérimentale.
« La “science sociale” de Charles Fourier », Revue d’histoire des sciences humaines, « Naissances de la science sociale : 1750-1850 », n° 15, novembre 2006, pp. 69-88
Disponible en ligne : http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_textes_2006_rhsh.pdf
Résumé : A l’instar de la « physiologie sociale » de Saint-Simon ou de la « sociologie » plus tardive d’Auguste Comte, la « science sociale » de Charles Fourier (1772-1837) ambitionnait d’introduire dans les études sociales la rigueur méthodologique des sciences dites « exactes ». Or, cette ambition a été occultée par les « réceptions » du fouriérisme, et en particulier par la distinction établie par Marx et Engels entre « socialisme utopique » et « socialisme scientifique ». Pourtant, « l’intention » scientifique est explicite chez Fourier, et s’appuie sur l’emprunt aux mathématiques et aux sciences de la nature de leurs éléments constitutifs principaux, soit formels (idéologie de la découverte, mathématisation des énoncés, volonté systématique de classification des phénomènes sociaux, foisonnement analogique…), soit plus « substantiels ». Cette « intention » scientifique s’appuie en effet fondamentalement sur une « exigence expérimentale » : Fourier et ses disciples se sont d’abord efforcés d’infléchir la doctrine originelle de telle façon que ses énoncés puissent être soumis à l’expérience. Ensuite, ils tentèrent des « expérimentations sociales », organisées soit par l’Ecole sociétaire, soit par des groupes fouriéristes dissidents : les « phalanstères » fouriéristes apparaissent alors comme autant de « laboratoires » pour l’observation des ambitions d’une doctrine qui prétendait y articuler « science sociale » et volonté de transformation sociale.
« Une sociologie des irrégularités sociales est-elle possible ? », Idees, la revue des sciences économiques et sociales, n° 142, décembre 2005, pp. 22-29
« Que reste-t-il des Héritiers ? », Idees, la revue des sciences économiques et sociales, n° 142, décembre 2005, pp. 4-5.
« Utopie ou “ science sociale ” ? Réceptions de l’œuvre de Charles Fourier au XIXe siècle », Archives européennes de sociologie / European Journal of Sociology, 2004, n° 1
Disponible en ligne :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_textes_2004_utopie.pdfRésumé : A travers un exemple particulier de réception d’une doctrine et de son assimilation à une tradition intellectuelle, il s’agit de dessiner les contours et les principes d’une relecture, selon une approche « réceptionniste », de certains des enjeux fondamentaux de la construction de l’histoire des idées. L’étude porte ici sur la façon dont les œuvres de Charles Fourier (1776-1837) ont été reçues après sa mort et jusqu’à la fin du XIXe siècle : largement ignoré par l’histoire de la sociologie, Fourier occupe en revanche une place relativement importante dans les ouvrages d’histoire du socialisme ou de l’utopie. On s’attachera à montrer que cette assignation de Fourier à ces deux traditions intellectuelles est essentiellement le résultat de deux processus de reconstruction de l’histoire des doctrines sociales, celui mis en œuvre d’abord par Marx et Engels avec la fameuse distinction entre socialisme utopique et socialisme scientifique, celui mis en œuvre ensuite par Emile Durkheim avec la distinction entre sociologie et socialisme. Or, l’assimilation de Charles Fourier à la tradition utopique, qui résulte de ces réceptions intéressées, soulève un certain nombre de questions : d’une part, elle occulte le fait que Fourier ne s’est jamais présenté comme un « utopiste », mais qu’il utilisait au contraire cette qualification de façon exclusivement péjorative, pour dénoncer « l’impéritie » de ses adversaires et de ses rivaux, en particulier Saint-Simon et Robert Owen ; d’autre part, elle masque la prétention explicite de Fourier à fonder une « science sociale » expérimentale, dont le Phalanstère est conçu comme le « laboratoire ». L’objectif de cette étude n’est pas de réhabiliter une « sociologie perdue » mais, en montrant ce qu’ils contribuent à masquer, d’aider à une meilleure appréhension de l’économie générale des actes de construction de l’histoire des idées, notamment dans le champ sociologique.
« Le foisonnement analogique dans la “ science sociale ” de Charles Fourier », Cahiers Charles Fourier, n° 12, décembre 2001, pp. 57-71.
Disponible en ligne :
http://www.charlesfourier.fr/article.php3?id_article=50Résumé : Dans son œuvre, Charles Fourier a eu recours de façon récurrente à l’analogie. La plus présente et la plus connue est celle par laquelle il se présentait comme le « continuateur » de Newton, en transposant la loi de l’attraction universelle du « mouvement matériel » au « mouvement social ». Mais ce n’est pas la seule : le propos de cet article est de montrer qu’en réalité Fourier a en fait accumulé les emprunts rhétoriques, aux mathématiques et aux sciences physiques bien sûr, à la botanique et même à la musicologie, et enfin à la biologie, puisque la métaphore de l’organisme aussi est clairement présente chez lui. Pour comprendre la prétention de Fourier à faire du « mouvement social » une étude véritablement scientifique, il faut s’interroger sur le statut de ces emprunts, sur les modalités de leur mise en œuvre à l’intérieur de la doctrine, et sur leurs enjeux épistémologiques : on peut ainsi montrer qu’aux yeux de Fourier, la « science de l’analogie » était un des éléments constitutifs fondamentaux de la « science sociale » nouvelle qu’il entendait élaborer. L’analyse permet de souligner que si la dimension analogique a finalement masqué l’ambition scientifique, c’est parce que la conception normale de la science qui s’est imposée ultérieurement a consisté à penser ces deux dimensions comme contradictoires. La reporter sur l’œuvre de Fourier relève de l’anachronisme : la croyance dans les vertus méthodologiques du recours à l’analogie est très largement répandue au XIXe siècle, aussi bien d’ailleurs chez les plus grandes figures des sciences de la nature, que dans la « science sociale » naissante, jusque chez Durkheim. Opposer science et analogie, c’est juger de la définition de la science que se donne le siècle précédent, à l’aune de celle que nous nous sommes donnés en ce siècle. Aux yeux de Fourier en tout cas, l’analogie n’est pas le contraire de la science, elle est son fondement.
« Le testament perdu de Fourier », Cahiers Charles Fourier, n° 6, décembre 1995, pp. 31-45.
Disponible en ligne :
http://www.charlesfourier.fr/article.php3?id_article=24Le but de cet article est de déterminer quel fut l’itinéraire des papiers et des manuscrits de Charles Fourier après sa mort et dans quelles conditions les différents fonds issus des archives sociétaires rassemblés par V. Considerant se constituèrent au fil des années.
Contributions à des ouvrages collectifs
« Mesurer et analyser les incohérences de réponses dans les enquêtes longitudinales », in Emmanuelle Duwez et Pierre Mercklé (dir.), Un panel français. L’étude longitudinale par Internet pour les sciences sociales (ELIPSS), Paris, Éditions de l’INED, coll. « Grandes enquêtes », 2021, chapitre 5, p. 119-142.
« Représenter et catégoriser l’espace social », in Emmanuelle Duwez et Pierre Mercklé (dir.), Un panel français. L’étude longitudinale par Internet pour les sciences sociales (ELIPSS), Paris, Éditions de l’INED, coll. « Grandes enquêtes », 2021 (avec Joanie Cayouette-Remblière, Emmanuelle Duwez et Céline Goffette), chapitre 2, p. 47-73.
« Fatigués, inquiets, détendus ou heureux… Qu’ont ressenti les Français pendant le confinement ? », in Nicolas Mariot, Pierre Mercklé et Anton Perdoncin (dir.), Personne ne bouge. Une enquête sur le confinement du printemps 2020, Grenoble, UGA Éditions, 2021, p. 97-105 [HTML].
« Qui est parti, qui est resté ? », in Nicolas Mariot, Pierre Mercklé et Anton Perdoncin (dir.), Personne ne bouge. Une enquête sur le confinement du printemps 2020, Grenoble, UGA Éditions, 2021, p. 23-30 [HTML].
« Enquêter des étudiant·es par questionnaire en contexte de distanciation pédagogique », in Bonnery Stéphane, Douat Etienne, L’éducation aux temps du coronavirus, Paris, La Dispute, 2020 (avec Rémy Goasdé et Gaële Henri-Panabière).
« Quand le longitudinal révèle des incohérences. Une discussion à partir des résultats de l’enquête sur les univers culturels des adolescents (2002-2008) », in Cayouette-Remblière Joanie, Geay Bertrand, Lehingue Patrick (dir.), Comprendre le social dans la durée. Les études longitudinales en sciences sociales, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res Publica », 2018, p. 113-124 (avec Sylvie Octobre).
“Trajectories of Persecution through World War II: Contributions to the Microhistory of Holocaust”, in Blanchard Philippe, Bühlmann Felix et Gauthier Jacques‐Antoine (ed.), Advances in Sequence Analysis: Theories, Methods and Applications, New York, Springer, 2014, pp. 171-190 (avec Claire Zalc).
Disponible en ligne (payant) :
http://dx.doi.org/10.1007/978-3-319-04969-4_9
« Pourquoi (re)lire les classiques ? », in MARCEL Jean-Christophe, MARTIN Olivier (dir.), Jean-Michel Berthelot. Itinéraires d’un philosophe en sociologie (1945-2006), Presses universitaires de France, 2011
« Analyse longitudinale », « Corpus », « Corrélation », « Croyances », « Réseau », « Tableau croisé », in Paugam Serge (dir.), Les 100 mots de la sociologie, Presses universitaires de France, coll. « Que Sais-je ? », 2010
Présentation : http://sociologie.revues.org/160
« Corrélation » : http://sociologie.revues.org/526
« “C’est votre défilé… ” : le Défilé de la Biennale de la Danse de Lyon, entre discours et réalité », in Hossard Nicolas, Jarvin Magdalena (dir.), C’est ma ville ! De l’appropriation et du détournement de l’espace public, Paris, L’Harmattan, coll. « Dossiers Sciences Humaines et Sociales », 2005 (avec Christine Détrez, Marion Veyret et Delphine Vuattoux).
Disponible en ligne :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_textes_2005_defile.pdf
Directions de dossiers de revues
« Capital culturel et capital social », IDEES¸ n° 142, décembre 2005 (articles de Christine Détrez, Colin Giraud et Pierre Mercklé).
Présentation :
http://www2.cndp.fr/RevueDEES/som142.htm
Rapports
Les doctorant·es de l’Université Grenoble Alpes face à la précarité financière Première partie de l’étude, rapport pour le Collège des écoles doctorales, Grenoble, Université Grenoble Alpes, 2022, 69 p. (avec Pierre Bataille et Ange Mariage)
Disponible en ligne :
https://hal.science/hal-03905313.
Traductions
John A. Barnes, « Classes sociales et réseaux dans une île de Norvège », Réseaux, 6/ 2013 (n° 182) , p. 209-237, trad. fr. collective de « Class and Committees in a Norwegian Island Parish », Human Relations, 7, 1954, p. 39-58.
Disponible en ligne : http://www.cairn.info/revue-reseaux-2013-6-page-209.htm
Résumé : L’article de l’anthropologue britannique John A. Barnes intitulé « Class and Committees in a Norwegian Island Parish » (1954) est généralement considéré comme un des premiers textes, sinon le premier, où la notion de « réseau social » est mobilisée. Barnes, parti à la recherche des formes de la stratification sociale dans une petite île de la côte norvégienne, y « découvre » un enchevêtrement complexe de relations sociales de travail, de parenté et d’amitié, dont il entreprend une ethnographie qui donne quelques-uns de ses fondements les plus importants à l’analyse moderne des réseaux sociaux. Six décennies après sa parution initiale, une expérience inédite de traduction collaborative ouverte permet enfin de le découvrir en français.
Pour une analyse de l’expérience de traduction collaborative ouverte de cet article, inédite en sciences sociales, voir P. Mercklé, « La « découverte » des réseaux sociaux. À propos de John A. Barnes et d’une expérience de traduction collaborative ouverte en sciences sociales », Réseaux, 6/ 2013 (n° 182) , p. 187-208, http://www.cairn.info/revue-reseaux-2013-6-page-187.htm.
Communications (sélection)
« Cultures, classes, connexions : le numérique a-t-il bouleversé les hiérarchies culturelles ? », Colloque international « La littératie numérique au prisme des sociologies de l’éducation et de la culture », Aix-en-Provence, Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, 13 juin 2019.
Voir le diaporama :
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02270388
« Hyposphère 2. Le réseau des circulations entre carnets d’Hypothèses, une décennie plus tard », Journée d’études « 10 ans d’Hypotheses », Paris, Ecole nationale des Chartes, 8 janvier 2019.
Voir la vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=4rc5G0aiwhE&list=PL2qDWGYMYNIH36Rcj4q6c9WiPJ0KeyR7J&index=15&t=1018s].Voir le diaporama :
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02270049
« Les cultures des adolescents à l’ère numérique», Journées d’étude de l’ACIREPH, Paris, 18 octobre 2013.
Voir le diaporama :
http://pierremerckle.fr/wp-content/uploads/2011/01/2014-10-Paris-ACIREPH-Diapos.pdf
« Comment enseigner les réseaux sociaux ? », Journées de rentrée de l’inspection académique de sciences économiques et sociales, Lyon, lundi 17 novembre 2011
Voir la vidéo en ligne :
http://ses.ens-lyon.fr/1319550574125/0/fiche___article/&RH=05
« Où en est la génération numérique ? », Conférences « Vive la culture numérique ! », Lyon, Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, 19 avril 2011
Voir la vidéo en ligne :
http://www.bm-lyon.fr/spip.php?page=video&id_video=532Ecouter l’enregistrement au format mp3 :
http://video.bm-lyon.fr/mp3/19_04_11_vlcn.mp3
« L’adolescence, combien de cultures ? Premiers résultats de l’enquête longitudinale sur les pratiques culturelles des enfants et des adolescents », Colloque international « Enfance et culture », Paris, 15-17 décembre 2010
Lire le texte :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2010_enfance_et_culture.pdfRésumé : Trente ans après la publication par Pierre Bourdieu de La Distinction (1979), la sociologie de la culture, au moins en France, reste profondément marquée par la théorie de la légitimité, qui met en correspondance l’espace des positions sociales et l’espace des pratiques culturelles. Si les enquêtes sur les pratiques culturelles des Français « adultes » ont toujours confirmé la persistance de profondes inégalités en la matière, elles montrent aussi de profondes mutations, dont l’opposition stricte entre culture légitime et culture populaire peine de plus en plus à rendre compte adéquatement. De ce constat naît une incitation à examiner ce qu’il en est précisément… chez les adolescents : cette période de la vie est en effet cruciale, à la fois pour la construction de l’espace des positions sociales d’une génération, et pour la structuration de ses identités culturelles, entre héritages, appropriations, et innovations. Ce sont ces enjeux que nous nous proposons d’éclairer empiriquement à partir des résultats de l’enquête longitudinale sur les pratiques culturelles et de loisirs des enfants et des adolescents réalisée à l’initiative du Ministère de la Culture, au cours de laquelle 4000 enfants ont été interrogés tous les deux ans par questionnaire sur leurs loisirs, leurs pratiques culturelles et leurs goûts, et cela quatre fois successivement entre 2002 et 2008, donc à 11, 13, 15 et 17 ans.
« Le modèle de la distinction est-il (déjà) pertinent ? Premiers résultats de l’enquête longitudinale sur les pratiques culturelles des enfants et des adolescents », Colloque international « 30 ans après La Distinction », Paris, 4 novembre 2010
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http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2010_distinction.pdfDécennie après décennie, les grandes enquêtes sur les pratiques culturelles des Français réalisées à intervalles réguliers par le Ministère de la Culture ont largement contribué à valider empiriquement le « modèle de la distinction » élaboré par Pierre Bourdieu, lequel repose sur le constat d’une homologie de structure entre l’espace des styles de vie et l’espace des positions sociales. Au total, si les analyses empiriques n’ont montré aucun affaiblissement spectaculaire de la hiérarchisation sociale des comportements culturels, elles ont cependant mis en évidence un certain nombre de transformations des principes et des formes de cette hiérarchisation, articulées autour la montée de l’éclectisme des pratiques et des goûts dans les classes favorisées.
Cela étant dit, les matériaux empiriques sur lesquels reposent depuis trois décennies les discussions du « modèle de la distinction » élaborée par Pierre Bourdieu, laissent subsister une double zone d’ombre : d’une part, ces analyses ont toujours porté, jusqu’à présent, sur des individus adultes (ou, dans le cas des enquêtes françaises sur les pratiques culturelles, âgés de 15 ans et plus), autrement dit, à des âges de la vie où les processus de transmission des dispositions culturelles, qu’ils se jouent dans le milieu familial ou dans le milieu scolaire, ont déjà largement produit leurs effets ; et d’autre part, il s’est toujours agi d’analyses transversales, offrant, au mieux, une successions d’« arrêts sur images » des principes de hiérarchisation des comportements culturels. Au total, on ne disposait donc jusqu’à présent d’aucun matériau empirique permettant d’analyser quantitativement les principes de hiérarchisation sociale des comportements culturels des enfants et des adolescents, ni a fortiori d’en saisir les logiques de formation et de transformation avec l’avancée en âge et l’entrée progressive dans un « univers culturel » adulte.
Si dans cet univers culturel des adultes, le modèle de la distinction est encore pertinent, la question est donc de déterminer s’il l’est « déjà » chez les enfants et les adolescents, comment il s’y forme, et selon quelles logiques : ce sont ces questions que nous proposons d’éclairer empiriquement, à partir des résultats de l’enquête longitudinale sur les pratiques culturelles et de loisirs des enfants et des adolescents réalisée à l’initiative du Ministère de la Culture : 4000 enfants, issus du Panel 1997 de l’Education nationale, donc tous scolarisés en CP en 1997, ont été interrogés tous les deux ans par questionnaire sur leurs loisirs, leurs pratiques culturelles et leurs goûts, et cela quatre fois successivement entre 2002 et 2008, donc à 11, 13, 15 et 17 ans.
Pour décrire les principes de différenciation des comportements culturels chez les adolescents, et leurs transformations avec l’avancée en âge, nous présenterons une série d’analyses des correspondances multiples permettant d’explorer, à la manière de la fameuse représentation graphique qui en est proposée aux pages 140 et 141 et de La Distinction, mais de façon dynamique, les relations entre « l’espace des styles de vie » des adolescents et l’espace de leurs positions sociales, leurs transformations respectives et les relations qu’entretiennent entre elles ces transformations. Tout en présentant les difficultés méthodologiques spécifiques posées par l’application de l’analyse factorielle à des données longitudinales, nous nous efforcerons de montrer dans quelle mesure cette méthode, que l’usage qu’en a justement fait Pierre Bourdieu dans La Distinction a largement contribué à faire connaître et populariser, permet de décrire les transformation d’un espace des styles de vie adolescents entre hiérarchies culturelles héritées et processus d’appropriation et de transmutation des systèmes de différenciation.
« La documentation électronique de la recherche, entre contraintes juridiques, éthiques et épistémologiques : une nouvelle revue de sociologie innove », colloque international « Droit d’enquêter / Droits des enquêtés, colloque international », Université de Limoges, 1er octobre 2009
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http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2009_limoges_droit_enquete.pdfRésumé : La revue Sociologie, dont le premier numéro paraîtra au début de l’année 2010, entend se doter d’ambitions nouvelles en matière d’articulation entre édition « papier » et édition électronique : la version électronique offrira les contenus de la version papier, mais elle se présentera aussi comme un « Companion Site » (site compagnon) de la revue qui offrira la possibilité d’associer systématiquement aux articles des espaces de « documentation électronique de la recherche » : les auteurs pourront y mettre à la disposition des lecteurs toutes sortes de matériaux permettant de compléter, prolonger, illustrer, étayer, l’article disponible dans la version papier et sur le site.
Poussée à sa limite, cette logique peut conduire à la mise à la disposition des lecteurs de l’intégralité des matériaux d’une recherche, ce qui oblige à reformuler le sens de la question : « Peut-on tout publier ? ». Avec l’effacement, sinon l’abolition, des contraintes économiques et techniques, apparaissent ou reviennent au premier plan les considérations juridiques, éthiques, et épistémologiques… a-t-on le droit de tout publier ? Est-ce légal ? Est-ce moral ? Est-ce utile à l’administration de la preuve ? Et ce n’est plus seulement l’éditeur qui répond à ces questions, c’est désormais aussi, voire principalement, à l’auteur de le faire…
Le dispositif envisagé n’étant pas encore opérationnel, la communication proposée ne vise évidemment pas une analyse de ses résultats et de ses conséquences. Plutôt que d’apporter des réponses, le propos en est en réalité fondamentalement de détailler systématiquement la formulation des questions que ce projet soulève, de les soumettre à la discussion, de telle sorte qu’il soit aussi, au cours même de son processus d’élaboration, le produit d’une réflexion collective de la communauté des chercheurs en sciences sociales auxquels il est destiné.
« Les sciences sociales françaises face aux réformes : une résistance exportable à l’international ? », colloque international « Les sciences sociales françaises à l’international et la coopération scientifique avec le Brésil », Campinas (Brésil), 1er septembre 2009
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http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2009_campinas.pdf
« Le Phalanstère est un laboratoire. La science sociale expérimentale de Charles Fourier entre théorie et pratique », colloque « Vivre en anarchie XIXe-XXe siècles », Centre international d’études sur l’anarchisme du Limousin, Ligoure, 1er mai 2009
« Le réseau, forme sociale ou opérateur analytique ? », colloque international « Réseaux sociaux et action collective en Amérique Latine, IHEAL, Paris, Maison de l’Amérique latine, 7 novembre 2008
« La contribution de l’analyse des réseaux au renouvellement de la sociologie économique », Ecole thématique du CNRS « Réseaux sociaux : enjeux, méthodes, perspectives », Cargèse, 19 septembre 2008
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http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2008_cargese_reseaux_socioeco.pptLire la bibliographie :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2008_cargese_reseaux_socioeco_biblio.pdf
« L’analyse des réseaux sociaux pour les nuls », Ecole thématique du CNRS « Réseaux sociaux : enjeux, méthodes, perspectives », Cargèse, 15 septembre 2008
Voir le diaporama :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2008_cargese_reseaux_nuls.pptLire la bibliographie :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_communications_2008_cargese_reseaux_nuls_biblio.pdf
« Pourquoi (re)lire les classiques ? », Journées d’hommage Jean-Michel Berthelot (1945-2006) – Itinéraires d’un philosophe en sociologie, Paris, Université de la Sorbonne, jeudi 19 juin 2008
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http://pierremerckle.fr/wp-content/uploads/2011/01/merckle_2007_jmb.pdf
« La signification sociale des “écorchés morts” de Von Hagens : art ou science ? », Deuxième Congrès de l’Association française de sociologie, RT 17 : Gestion politique du corps et des populations, vendredi 8 septembre 2006
Ecouter en ligne au format mp3 (durée : 40 minutes) :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_2006_09_09_cadavres.mp3
« Does Fourier travel well in time ? », How Utopian Ideas “Travel”, Journée d’études, Santa Cruz (Californie), University of California at Santa Cruz (Etats-Unis), 10 juin 2006
« Fourier est-il d’actualité ? », Réceptions du fouriérisme, Journée d’études, Lyon, ENS Lettres & Sciences Humaines, 21 avril 2006
Ecouter en ligne au format mp3 (durée : 49 minutes) :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_2006_04_21_receptions.mp3
« Charles Fourier : l’expérimentation sociale, de la théorie à la pratique », Les origines fouriéristes de la Colonie sociétaire de Condé-sur-Vesgre, Colloque international, Condé-sur-Vesgre, 3 mars 2006
Ecouter en ligne au format mp3 (durée : 25 minutes) :
http://socio.ens-lyon.fr/merckle/merckle_2006_04_02_conde.mp3
« La reproduction des inégalités scolaires à la lumière des trajectoires scolaires atypiques » (avec Marlène Benquet, Gaèle Henri, Cécile Lavergne, Anton Perdoncin, Quentin Ravelli et Linda Tabet), colloque bi-disciplinaire international « Inégalités d’accès aux savoirs, processus cognitifs et rapports sociaux. Les transformations de la recherche en sociologie et en psychologie sociale », SACO / AFS, Poitiers, 16 juin 2005
Disponible en ligne :
http://www.mshs.univ-poitiers.fr/saco/content/Colloque Poitiers Pierre Merckle.pdf
Mémoires universitaires
Une traversée de l’adolescence. Cultures, classes, réseaux, Habilitation à diriger des recherches en sociologie, Sciences Po Paris, sous la direction de Philippe Coulangeon, soutenue le vendredi 24 novembre 2017.
Le socialisme, l’utopie ou la science ? La « science sociale » de Charles Fourier et les expérimentations sociales de l’Ecole sociétaire au XIXe siècle, Thèse de doctorat de sociologie, Université Lyon-2, sous la direction de M. Yves Grafmeyer, soutenue le 17 décembre 2001.
Lire le texte intégral :
http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2001/merckle_pRésumé :
A l’instar de la « physiologie sociale » de Saint-Simon ou de la « sociologie » plus tardive d’Auguste Comte, la « science sociale » de Charles Fourier (1772-1837) ambitionnait d’introduire dans les études sociales la rigueur méthodologique des sciences dites « exactes ». Or, c’est cette ambition que les « réceptions » du fouriérisme, en particulier à partir de la distinction établie par Marx et Engels entre « socialisme utopique » et « socialisme scientifique », ont servi à occulter : cette « tradition utopique » à laquelle Fourier fut finalement assimilé s’est construite en réalité par la stratification de processus successifs d’excommunication par lesquels les penseurs sociaux du XIXe siècle s’efforçaient d’exclure leurs concurrents hors du domaine de la science.
Pourtant, « l’intention » scientifique est explicite chez Fourier, et s’appuie sur l’emprunt aux mathématiques et aux sciences de la nature de leurs éléments constitutifs principaux, soit formels (idéologie de la découverte, mathématisation des énoncés, volonté systématique de classification des phénomènes sociaux…), soit plus « substantiels » : il y a dans les écrits de Fourier un véritable foisonnement analogique, puisqu’à l’emprunt connu de la notion d’attraction à Newton, se superposent d’autres métaphores, puisées dans la botanique, la musicologie ou la physiologie.
Mais essentiellement, cette « intention » scientifique s’appuie sur une « exigence expérimentale » : Fourier et ses disciples se sont d’abord efforcés d’infléchir la doctrine originelle de telle façon que ses énoncés puissent être soumis à l’expérience. Ensuite, ils tentèrent des « expérimentations sociales », organisées soit par l’Ecole sociétaire, soit par des groupes fouriéristes dissidents : les « phalanstères » fouriéristes apparaissent alors comme autant de « laboratoires » privilégiés pour l’observation des ambitions d’une doctrine qui prétendait y articuler « science sociale » et volonté de transformation sociale.